Aide à la lecture

Notices de chirographes. Données raisonnées.

Ont été retenus les documents en forme de chirographe reçus ou produits par l'abbaye de Marmoutier jusqu'aux années 1230.

Les informations ont été regroupées en six parties, complétées par les noms de ceux qui sont « partenaires » de l’action, à savoir les acteurs de l’action juridique, et dans certains cas, les médiateurs et les sigillants s’ils sont différents des précédents.

Les informations, présentées ci-après, n’apparaissent pas toutes dans chacune des notices.

 

1. Tradition du document

Plusieurs cas de figure sont distingués.

 

a. Original

Sont indiqués le nom de son lieu de conservation actuel (Archives nationales, archives départementales, Bibliothèque nationale de France, bibliothèque municipale) ainsi que sa cote d'archives ou sa référence dans une collection constituée (collection Touraine-Anjou par exemple).

 

b. Mention d'un chirographe

Si le chirographe est simplement mentionné dans un document médiéval pour lequel aucun témoin n'est conservé et aucune analyse substantielle n'est fournie aux époques médiévale, moderne et contemporaine.

 

c. Copie

La copie peut être médiévale et indiquée "médiévale" ou moderne et indiquée "moderne". Seules les copies utiles sont conservées et certaines copies permettant de compléter des originaux abîmés et partiellement détruits sont retenues. De même, les copies de documents conservés en original et faites dans un cartulaire médiéval sont notées.

Pour les copies, le lieu de conservation et la cote du document sont alors proposés.

Lorsque la copie a été faite dans un cartulaire médiéval et qu'elle est précédée d'une rubrique, à savoir d'une courte analyse écrite le plus souvent en rouge, cette rubrique est notée.

 

d. Édition(s)

Certains documents ont fait l'objet d'éditions anciennes ou récentes. Toutes n'ont pas été retenues. Nous avons conservé celles reçues par la communauté scientifique et largement sollicitées dans des travaux de recherche de façon à permettre de faire le lien entre ces éditions, ces travaux et les données fournies par la base.

La présentation de ces éditions est succincte [lien vers Ouvrages cités]. Par contre, le numéro d'ordre des documents dans ces éditions est signalé, avec parfois également un renvoi aux pages de l'ouvrage. Chaque fois que le document est présent dans la base de l'Artem réunissant les Chartes originales antérieures à 1121 conservées en France, le numéro du document dans cette base est donné.

 

e. Dates

Bien des actes ne sont pas datés. Toutefois, une fourchette chronologique peut être définie grâce à la mention d'individus et grâce à la référence à des événements historiques. Elle a souvent été empruntée aux éditions d'actes, parfois affinées. Ces fourchettes peuvent être larges.


Lorsqu'il est possible de préciser davantage, nous avons choisi de noter une date, précédée de ca (circa). Lorsque nous pouvons déterminer le terminus a quo ou le terminus ante quem, nous l’indiquons dans le premier cas par « ap. » (après) et par « av. » (avant) dans le second. Lorsque deux années sont possibles, nous proposons ces deux années sous la forme suivante : par exemple « 1155 ou 1160 ».


Lorsque les actes sont datés ; les dates sont restituées en nouveau style et données dans les entrées « dates » et « terminus ad quem ». L’ordre des informations est le suivant : année, mois, jour (par exemple : 1069 / 01 / 22 pour le 22 janvier 1069.

 

f. Terminus ad quem

Cette date renvoie à trois cas de figure distincts. Tout d'abord et même si la qualification est contestable, elle correspond à la date donnée par le document lui-même. Ensuite, elle équivaut à la date extrême de la fourchette chronologique, l'année 1200 pour une période allant de 1180
à 1200 par exemple. Il arrive néanmoins que nous donnions la préférence à une date qui semble la plus proche de la date réelle, inconnue de nous ; la date proposée diffère dès lors du terminus ad quem.

 

g. Mention dorsale

Lors d’opérations d’archivage, les titres ont pu recevoir une note ou mention dorsale, voire plusieurs mentions dorsales d’époques différentes. Certains en sont dépourvus. Nous avons tenu compte surtout des mentions des XIe -XIIIe siècles et retenu plusieurs cas de figure chaque fois que l’original ou sa copie médiévale, contemporaine ou de peu postérieure, sur feuille de parchemin volante étaient conservés :

- non observée ;
- peu lisible ;
- tardive / non contemporaine ;
- lorsqu’elle ne correspond pas aux cas précédents, la mention est restituée avec l’indication de son pagus lorsque celle-ci était donnée. Si une incertitude sur sa lecture existait, faute d’une vérification nouvelle dans le dépôt, nous avons souligné l’hésitation. Les informations étant souvent hiérarchisées et disposées par ligne, nous l’avons noté en séparant ces différents niveaux et groupes de textes par des points.

 

h. Pliage

Les titres étaient le plus souvent conservés pliés dans les dépôts d’archives médiévaux, plus rarement roulés. C’est pourquoi, une partie du dos de la pièce est souvent salie. Le carré ou le rectangle sali est celui qui reçoit le plus souvent la mention dorsale permettant d’identifier le titre. Cette surface a été mesurée chaque fois qu’elle pouvait être identifiée avec certitude.

Les mesures sont données dans le sens de l’écriture.
Il arrive toutefois que le pliage ne soit pas clairement repérable ou que les mesures n’aient pas été faites. L’entrée « pliage » n’apparaît pas.

 

i. Producteur

Nous avons distingué les cas suivants :


- Marmoutier ;
- Marmoutier, sans doute ;
- autre établissement, identifié.

 

2. Caractères externes


a- Chirographe complet

Selon la terminologie proposée par Laurent Morelle et Chantal Senséby (Une mémoire partagée. Recherches sur les chirographes en milieu ecclésiastique [France et Lotharingie, Xe-mi XIIIe siècle], Genève, Droz, 2019, p. XIII-XIV), "le chirographe - ou chirographe complet ou charte partie - est constitué par l'ensemble des exemplaires inscrits sur le parchemin d'origine." Même s'il peut présenter trois ou quatre exemplaires (chirographe triple / tripartite ou quadruple / quadripartite), il est le plus souvent double en ce sens qu'il comporte deux exemplaires écrits sur une même feuille de parchemin, de part et d'autre d'une devise, et coupés en deux au niveau de cette même devise.


Dans certains cas, nous possédons les deux exemplaires issus de ce partage ou nous conservons un chirographe qui n'a pas été partagé. Nous avons réuni ces deux cas de figure dans un même groupe qualifié de chirographe complet.


Ont été distingués :


- les chirographes complets dont les deux exemplaires n’ont pas été séparés, notés « non partagé » ;
- les chirographes complets dont on a les deux ou les trois exemplaires (« complet et partagé »), chaque exemplaire faisant l’objet d’une description particulière.


b- Disposition juxtaposée ou superposée

Les chirographes se présentent sous deux formes majeures qualifiées de juxtaposée et de superposée selon la terminologie proposée par L. Morelle et Ch. Senséby (dir.), Une mémoire partagée…, op. cit., p. XIII-XIV.


Le chirographe est dit juxtaposé lorsque les deux exemplaires sont écrits côte à côte, séparés par une devise centrale. Il comporte donc deux exemplaires, indiqués ici comme partie droite et partie gauche.

Le chirographe est dit superposé lorsque les exemplaires sont écrits l'un au-dessus de l'autre, séparés par une devise horizontale. Il comporte deux exemplaires indiqués ici comme partie haute et partie basse. Dans le cas d’un chirographe triple, le troisième exemplaire est celui placé en position centrale et noté partie centrale.


c- Place de la devise

La devise ou légende désigne l’ensemble des mots, lettres, signes ou dessins formant la ligne de partage du chirographe (L. Morelle et Ch. Senséby (dir.), Une mémoire partagée…, op. cit., p. XIII).


Dans le cas d'un chirographe juxtaposé, la devise peut adopter diverses positions et le sens de lecture de son libellé peut varier :


- elle est inscrite à droite ou à gauche du texte, ce qui est fonction le plus souvent de l'exemplaire conservé (« à gauche » pour l'exemplaire de droite ; « à droite » pour l'exemplaire de gauche) ;
- elle est inscrite « perpendiculairement » au texte ou bien les lettres de la devise formant un mot ou une expression peuvent être superposées et être en conséquence écrites dans le sens du texte ;
- elle se lit de « haut en bas » de l'exemplaire ou de « bas en haut » ;
- elle affiche sur l'exemplaire le « bas des lettres » ou bien le « haut des lettres ».


Dans le cas d'un chirographe superposé, la devise peut adopter des positions diverses, ce qui est fonction de son caractère antipodique ou non. Elle est inscrite :


- en haut et à l'endroit ;
- en haut et à 'envers ;
- en haut, alternativement à l'endroit et à l'envers
- en bas et à l'endroit ;
- en bas et à l'envers ;
- en bas alternativement à l'endroit et à l'envers ;
- en diagonale partageant le document en deux triangles.


Lorsque les documents sont uniquement connus par des copies, si les copistes fournissent des indications littérales ou graphiques sur les devises et leur positionnement sur le parchemin, nous avons admis la justesse de leur description et repris leurs indications, tout en le précisant. Dans le cas contraire, aucune information n'a été portée.


Certains documents n'ont pas pu être observés à ce jour. Dans ce cas, aucune information n'est proposée faute de certitude.


Lorsque le chirographe comporte plus de deux exemplaires, trois ou quatre, les informations ont été fournies selon les mêmes termes.


d- Taille et repli

Les mesures proposées (en mm) résultent de l'observation personnelle des documents. Elles distinguent la hauteur de chacun à gauche puis à droite puis la largeur en haut et en bas. Le repli et sa hauteur sont compris ou non dans la hauteur ce qui est indiqué. Dans tous les cas, l'existence d'un repli est précisée. Il arrive toutefois que l'information soit difficile à établir de façon sûre, certains documents scellés à l'origine semblent avoir été découpés à un moment de leur histoire.


Lorsque les documents n'ont pas pu être observés et que leurs dimensions étaient données dans des éditions anciennes ou récentes ou par des copistes de l'époque moderne, nous les avons reprises à titre informatif ; elles se distinguent souvent des précédentes par l'indication d'une seule mesure pour la hauteur et la largeur.

En l'absence de données, l’entrée « taille » n’apparaît pas.

 

e- Format

Le format est déduit des mesures des documents. Il est qualifié de :


- vertical, pour les exemplaires dits aussi cartae transversae ;
- horizontal, pour les exemplaires dits aussi cartae non transversae ;
- carré ou à peu près carré
- triangulaire.


La définition de ces formats reste contestable et la classification proposée n'est qu'indicative. En effet, certains documents semblent avoir été amputés de leur repli sur lequel le sceau ou les sceaux étaient appendus, d'autres ont été retaillés. Par ailleurs, il convient de voir que le format varie lorsque le repli est déplié au moment de la préparation du chirographe et de l'écriture des textes, ou replié en vue du scellement.


f- Interligne

Chaque fois que le document a été observé, la mesure de l'interligne dans le texte a été fournie en mm. L’information est manquante, lorsque l’enquête reste inachevée ou si le chirographe est conservé en copie.


g- Reprise d’écriture

Nous avons inclus dans les reprises d'écriture toutes les opérations révélant un retour sur le texte initialement écrit et les compléments apportés à celui-ci. Ont été distingués les cas suivants :


- « non » si aucune reprise observable ;
- ajout interlinéaire. Il peut s’agir d’un mot ou de plusieurs mots oubliés, d’une correction ou encore d’un ajout doublé d’une correction. Ont été exclues les inscriptions en interligne de surnoms ou de mentions attachées à un individu, faites lors de l'écriture première du chirographe ;
- rature ;
- correction sur grattage ou en interligne ;
- grattage (s) ;
- changement de main ;
- changement d'encre laissant présumer une écriture du texte en plusieurs temps. Des précisions sont alors fournies ;
- ajout(s) avec changement de main et changement d’encre ;
- signe d’insertion et ajout ;
- espace non complété (ici la reprise d’écriture n’a pas eu lieu).


Ces indications sont parfois combinées et certaines ont été portées en « Commentaire » (voir ci-après).


h- Les initiales des textes

Elles sont d'aspect varié et leur proximité graphique avec les lettres de la devise est parfois patente. En s'appuyant partiellement sur le répertoire proposé par Denis Muzerelle (Vocabulaire codicologique: répertoire méthodique des termes français relatifs aux manuscrits, Paris, éd. CEMI, 1985), l’initiale est qualifiée de :


- normale, à savoir sans traitement particulier ;
- ornée, qualification qui regroupe la lettre évidée et la lettre émanchée lorsqu’il est difficile de distinguer les deux ou bien qui renvoie à des lettres dont l’ornementation ne fait pas l’objet d’une classification particulière ;
- grassée, comparable à une initiale nue dont le trait est fortement épaissi ;
- filigranée ;
- perlée lorsque la lettre a son tracé ponctué de points mis en évidence ;
- détruite lorsque le parchemin est partiellement conservé ou lorsque le texte est en partie effacé.


Ces qualificatifs sont parfois associés. En l'absence d'observation du document, l’information n’apparaît pas.

 

3. Moyens de validation et d’authentification


a- Sceau

Pour les copies, lorsque l'information est fournie par le copiste, il est noté "indiqué" et le nombre de sceaux est précisé s'il est donné (indiqué / 1 par exemple).


Pour les originaux, les informations sont libellées en ces termes :


- en cas d'absence de sceau, "non" ;
- en cas de scellement et de sceau(x) conservé(s), "oui / 1 / plaqué", "oui / 2 / appendus"; le chiffre indique le nombre de sceaux conservés totalement ou partiellement et le qualificatif le mode de scellement.
- en cas de perte des sceaux dont seuls les incisions, les lacs et les languettes de parchemin attestent l'existence antérieure, "sceau perdu / 1" ou « sceaux perdus / 2 / appendus ») Néanmoins, l'information devra être vérifiée puisque certains sceaux ont pu être détachés sans mention de cette opération dans les dépôts d'archives consultés.
- si l’information est manquante, l’entrée « sceau » n’apparaît pas.


b- Nombre de croix

Les chirographes peuvent être validés par des croix apposées le plus souvent au bas de l'acte, autographes ou non. Cette pratique est attestée surtout au début de la période retenue et elle cohabite avec le recours au sceau qui l'évince progressivement.


Deux cas de figures sont observables pour les documents originaux :


- l'absence de croix de validation notée "non" ;
- la présence de croix de validation notée "oui" ;
- si l’information est manquante, l’entrée croix n’apparaît pas.


Dans le cas de copies médiévales et modernes, lorsque les copistes fournissent l'information, nous l'avons retenue et notée "indiqué" et "reproduit", si la croix est dessinée.


c- Signa /seings

Les signa sont des modes de validation utilisés surtout au XIe siècle, surtout dans sa première moitié. Pour les originaux ont été précisées :


- l'absence de signum (plur. signa), notée "non";
- la présence de signum, notée "oui" ;
- si l’information est manquante, l’entrée Signa n’apparaît pas.


En cas de copie, si les copistes ont reproduit ces éléments, les mêmes informations seront fournies.


d- Annonce du chirographe

Dans les textes, la forme chirographaire de l'acte peut être indiquée. Elle l'est soit par la mention explicite de cette particularité ou par le partage effectif du chirographe en deux exemplaires, ou encore par la remise à chaque partenaire de leur exemplaire propre et par l'indication de lieux distincts de conservation. L'information est par conséquent présente fréquemment à la fin de l'acte lors de l'annonce des modes de corroboration et de validation du document. Elle se trouve plus rarement au début du texte.


Lorsque, dans des copies, nous avons rencontré des formulations telles que "donationis cyrographum" ou "cyrographum" pour qualifier l'écrit, et sans autre précision, nous n'avons pas retenu le document, sauf exception. Il existe en effet des documents conservés en original qui ne sont pas des chirographes et qui sont dits "cyrographum" au sens d'écrit validé par la main. Ces documents utilisent un lexique connu dès l'époque carolingienne.

Nous avons indiqué les documents comportant une annonce par « oui », n’en présentant pas par « non ».


e- Annonce du sceau

 Dans les textes, l'annonce du scellement prend place dans l’eschatocole. Le sceau n'est pas systématiquement annoncé mais, quand il l'est, il est souvent associé à l’indication de la forme chirographaire du document.

Nous avons tenu compte exclusivement du texte, de sorte que des documents sans scellement apparent peuvent comporter une annonce de sceau. Certains documents précisent en outre le nom des sigillants.


- "oui" indique l'annonce du sceau ;
- "non" note son absence ;
- si l’information est manquante, l’entrée « annonce du sceau » n’apparaît pas.


Quand le nom du ou des sigillants est donné, l'information apparaît sous la forme "oui / nom du sigillant / nom du sigillant". Il arrive que l’identité des sigillants soit déduite du texte : ainsi dans un texte, lorsque la titulature réunit le chapitre et l’abbé et lorsque les sceaux sont dits « nos sceaux » dans la clause de corroboration, nous en concluons qu’il s’agit bien du sceau du chapitre et de celui de l’abbé. Certains textes sont cependant ambigus : ainsi le
« notre sceau » d’un acte abbatial passé avec le consentement de la communauté monastique, peut être vu comme un sceau de l’abbé ou un sceau du convent, voire des deux.


4. Devise


a- Type de lettres

Les lettres des devises présentent des caractéristiques graphiques variées qui témoignent pour partie du soin apporté au document et à la devise, un des éléments distinctifs du chirographe. Le plus souvent, ces lettres sont observables partiellement car la devise a été partagée. Les catégories définies pour les initiales des textes ont été reprises et complétées. Ont été distinguées les formes de lettres suivantes :


- normales, c’est-à-dire sans embellissement ou accentuation du trait ;
- grassées ;
- évidées ;
- ornées ;
- enclavées ;
- conjointes ;
- perlées.


Ces différentes formes de lettres peuvent être utilisées dans une même devise. Dans ce cas, l'information est fournie ainsi : par exemple, "grassées et enclavées".

Nous avons tenté de nuancer l’information en indiquant par exemple « un peu ornées ». Par contre, nous n'avons par retenu une distinction importante pour ce type d'inscription, celle entre les lettres capitales, les onciales, voire entre ces dernières et les cursives.


En cas de copie, même lorsque le copiste propose un dessin de la devise, nous n'avons pas retenu l'information graphique.


b- Taille des lettres

Dans la majeure partie des cas, nous disposons d'un seul exemplaire du chirographe, de sorte que les mesures fournies, exprimées en mm, sont celles de moitié de lettres, mesurées dans leur hauteur. Comme la ligne de découpe est rarement strictement rectiligne et que la hauteur de ces moitiés de lettres varie dans une même devise, nous avons proposé autant que faire se peut la mesure la plus petite et la mesure la plus grande des lettres.

Pour les copies, les lettres reproduites par les copistes n'ont pas été prises en compte.


c- Encre

La devise peut être inscrite avec des encres de couleur diverse. Pour les seuls originaux, les informations suivantes ont été apportées :


- encre du texte ;
- encre rouge ;
- encre du texte et encre rouge ;
- encre du texte et encre bleue ;
- encre plus foncée ;
- encre plus claire.


d- Texte de la devise

Le libellé de la devise est majoritairement le mot "cyrographum" (écrit à la main) dont la graphie varie d'un document à un autre. Néanmoins, d'autres libellés sont utilisés, de l'alphabet complet ou partiel à des formulations qui peuvent emprunter à la liturgie ou aux textes bibliques. Certains de ces libellés sont difficiles à reconstituer du fait de la découpe de la devise, de la conjonction et de l'enclavement des lettres, et enfin du recours à des abréviations. Ces dernières ont été ici systématiquement résolues, sans être indiquées, de façon à proposer un énoncé intelligible de la devise. Il arrive toutefois que la devise reste un mystère et que la reconstitution du texte ne soit pas sûre. L'incertitude est indiquée par un point d'interrogation.


Certaines devises sont écrites en capitales et/ou onciales, d’autres alternent capitales et minuscules, des cas rares au demeurant. Nous avons choisi de donner l’ensemble des devises en capitales.


Nous avons aussi choisi de signaler des éléments spécifiques de certaines devises qui contribuent à leur originalité. C'est pourquoi nous avons noté :


- les espaces ménagés entre les syllabes (par exemple "CY RO GRA PHUM") ou encore entre les lettres ;
- les signes placés entre les mots ou entre les lettres, souvent des lignes verticales de points (notées ":") que l'on trouve aussi dans les inscriptions épigraphiques ;
- les signes qui encadrent les devises notés comme des lignes verticales de points (":") ou comme des points-virgules (";") ;
- le ou les signes qui précèdent ou ferment l'énoncé de la devise, souvent noté(s) « signe » ou « dessin » lorsqu’il nous semblait que ce qui était visible était d’une certaine ampleur.


Il arrive que deux devises soient observables sur un chirographe triple par exemple, l’une en haut et l’autre en bas. Pour les distinguer, nous avons placé le signe / entre elles.


Les copistes peuvent proposer l'énoncé des devises qu'ils ont lu sur les originaux transcrits. Nous avons choisi de les retenir dans la mesure où, lorsque la comparaison était possible entre l'original et la copie, il y avait souvent concordance. Toutefois, le degré de fiabilité de l'information est inférieur dans le cas de copie.


5.  Teneur du document


a- Action juridique

La gamme des actions juridiques notifiées dans les chirographes est très large à l'instar de celle observable dans des documents qui ne sont pas des chartes parties. Nous avons indiqué les principales actions juridiques observées sans précision extrême d'autant qu'un même document peut prendre acte de plusieurs décisions. Quelques actions juridiques ont été retenues dont l'énoncé a volontairement un caractère général. Elles permettent d’interroger la base :


- accord / convention ;
- achat ;
- affermage ;
- affranchissement ;
- association de prières / confraternité ;
- concession de biens / de droits ;
- confirmation de biens / d’une décision) ;
- construction ;
- contrat ;
- donation / don ;
- échange de biens ;
- engagement d’un bien ;
- réception d’un frère ;
- règlement de conflits ou d’un conflit ;
- renouvellement d’un accord ;
- vente.


b- Regeste

Une analyse succincte du document est proposée.

 

c- Style

Les actes en forme de chirographe sont rédigés en style subjectif, noté S, ou en style objectif noté O. Il arrive toutefois que le texte passe de l'un à l'autre ou bien propose une formulation ambiguë. Dans ces deux derniers cas, au demeurant assez rares, cette mixité grammaticale des énoncés est indiquée par « S / O » et « S et O ».


d- Chirographe à deux voix

La majorité des documents ont un seul auteur qui s'exprime à la première personne du singulier ("ego") ou du pluriel ("nos"). Toutefois il arrive que les deux partenaires en chirographie s'expriment conjointement et que la titulature soit dédoublée (par exemple, deux abbés de deux communautés religieuses distinctes). Dans ce cas, nous parlons d'acte à deux voix et notons « oui »

Il reste que nous n'avons pas considéré comme relevant de cette catégorie les documents où les moines et leur abbé étaient associés comme auteurs et disposants ("monachi et abbas"....) ou encore lorsqu'un doyen et sa communauté l'étaient, à l'exception des cas où l'un et l'autre sont respectivement les partenaires de l'acte.


Lorsqu’un acte n’est pas à deux voix, nous notons « non ».
Il arrive que l’information soit manquante car le document est incomplet ou connu par une analyse succincte ; il arrive aussi que nous ne disposons pas de l’information et que l’enquête doit être complétée. Dans ces cas, l’entrée « Chirographe à deux voix » n’apparaît pas.


e- Liste des témoins ou/et des souscripteurs

En fin de document, les textes peuvent énumérer les noms de souscripteurs, indiqués comme tels, ou de simples témoins qui ont entendu et vu se dérouler l’action juridique ou la promulgation de l’acte, pour reprendre une formule très fréquente. Nous avons simplifié l’information, en proposant seulement le nombre de souscripteurs / témoins ou, en leur absence, en notant « non ». Quand l’information n’est pas disponible, l’entrée n’apparaît pas.

Chaque fois qu’une liste a été ajoutée ave une main distincte sur le document, nous l’avons indiqué en commentaire et précisé alors le nombre de témoins ou souscripteurs mentionnés, compris dans le chiffre total fourni précédemment. Ces listes de souscripteurs et/ ou de témoins sont parfois disposées en colonne, nous n’avons pas retenu l’information.


f- Clause comminatoire

Certains documents, les plus anciens le plus souvent, offrent une clause comminatoire de nature spirituelle. Nous avons noté « non » en l’absence d’un tel élément, et « oui » en sa présence. Quand l’information n’est pas disponible, l’entrée « Clause comminatoire » n’apparaît pas.


6. Divers


Commentaire : quelques remarques complémentaires, hors cadre, trouvent ici leur place.


7. Partenaires

 

Sont ainsi dénommés les acteurs de l’action juridique, ainsi que ceux qui la notifient (un évêque par exemple) ou qui la valident par leur sceau.


L’un des partenaires cités est toujours l'abbaye de Marmoutier quelle que soit la forme de l’acte (rédaction subjective ou objective).


- Lorsque les moines de l’abbaye sont dits moines (monachi) ou frères (fratres) ou encore désignés en tant que communauté monastique (congregatio, capitulum ou conventus), il est noté : moines de Marmoutier ;
- Les moines sont parfois associés à leur abbé, nous avons dissocié moines et abbé. Ce dernier est désigné ainsi : nom, abbé de Marmoutier ; des compléments d’identification ont parfois été proposés ;
- Lorsque les moines de Marmoutier sont ceux d’une obédience, il est noté : moines de Marmoutier, du prieuré de (nom de l’obédience)
- Lorsque le partenaire est le prieur d’une obédience, l’information est notée : moine de Marmoutier, prieur de (nom de l’obédience). Si le prieur est identifié : Untel, moine de Marmoutier, prieur de…


Le deuxième partenaire cité est celui qui est associé à Marmoutier dans l’action juridique. Il peut être un laïc ou un religieux. Sous cette dernière dénomination, nous entendons des moines, chanoines, prêtres, évêques, abbés, etc.


Deux niveaux d’informations sont définis : celui permettant de distinguer comme deuxième partenaire, un religieux d’un laïc. Un second niveau d’information permet de dire, si cela est possible, qui est ce religieux ou ce laïc, voire de signaler ses liens de parenté, son statut social, son activité économique, son lieu de résidence ou d’exercice, etc. La majorité des informations disponibles sont gardées à des fins d’identification.
Il arrive que ce « partenaire 2 » regroupe plusieurs individus : des parents, les membres d’un couple, etc. Tous sont retenus dans la liste.


Si nous avons un religieux, ou à un groupe de religieux, Il est défini selon les normes appliquées aux moines et abbés de Marmoutier, et adaptées à chaque cas de figure.


La démarche est la même pour le troisième, voire quatrième partenaire, s'ils existent.